L'essor industriel du 19ème siècle

21/09/2013 20:42

Après avoir connu une crise importante et un recul quelques années avant la révolution, au début du 19ème siècle, l'industrie dentellière connait un sursaut grace à quelques commandes importantes et la volonté du baron Jacques Mercier de redonner une place de prestige à la Dentelle d'Alençon. Malgré un succès retentissant à l'exposition universelle de 1851, la seconde moitié du 19ème siècle voit s'amorcer un déclin qui ne se démentira malheureusement plus ensuite.

 

La ville sait dès le début du siècle qu'elle doit alors miser sur d'autres ressources comme l'imprimerie, ou le commerce de grains ou de toiles. Ainsi Alençon connaitra comme beaucoup de villes en France un essor industriel important pendant ce 19è siècle.

 

L'imprimerie sera notamment très présente, inscrivant même dans l'Histoire un célèbre procès, celui de l'édition non censurée des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire par son ami Auguste Poulet Malassis. Charles Baudelaire et Auguste Poulet Malassis se verront assignés à payer une amende et à retirer les parties du recueil jugées contraires à la morale et aux bonnes moeurs.

 

A noter également la présence à Alençon à plusieurs reprises d'Honoré de Balzac qui sera inspiré par la cité des Ducs pour plusieurs de ses oeuvres. Notamment l'action de l'ouvrage La vieille fille se situe rue du Val Noble non loin du chateau des Ducs. Alençon est aussi évoquée par le célèbre auteur dans Le cabinet des Antiques et Les chouans.

 

Avant que le commerce de grains ne subisse un grave déclin vers la fin du 19ème siècle, Alençon bénéficiera d'un marché florissant qui à partir de 1812 se déroulera au sein de la Halle aux Blés, momument emblématique de la ville.

 

Autre monument célèbre de la ville, la Halle aux Toiles sera érigée afin de développer également au sein de la ville le commerce de la toile de Chanvre.

 

Avec l'installation et l'ouverture de plusieurs fabriques et manufactures, Alençon connaitra donc au 19è siècle un développement de ses industries mais aussi des transports. Malgré cet essor notable, la ville se verra refuser la ligne de chemin de fer Paris Brest accordée à une voix près à la ville du Mans.

Contrairement à ce qui se dit traditionnellement Alençon n'a pas refusé la voie ferrée, il lui a été refusé une ligne stratégique de chemin de fer. Certes, la ville obtiendra par la suite une ligne transversale mais les retombées ne sont pas de l'ampleur de ce qu'aurait permis une ligne qui dessert Paris. Il suffit de comparer l'évolution des villes du Mans et d'Alençon une centaine d'années plus tard.

 

Sur la fin du siècle Alençon connaitra quelques turpitudes pendant la guerre de 1870, les élus municipaux refusant de participer à la contribution de guerre.

 

C'est aussi à cette période que nait à Alençon Thérèse Martin (1873) qui devient quelques années plus tard Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.

 

Beaucoup de déceptions seront vécues par la cité des Ducs sur la seconde partie du 19è siècle avec le déclin amorcé de la Dentelle, l'echec du commerce de grains et de toile et le refus de la voie ferrée. La ville va alors se replier sur elle même et il faudra attendre le milieu du 20è siècle pour constater un réel renouveau notamment industriel.